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Les Verts se requinquent Après le départ de Gérard Chausset, le groupe écologiste relève la tête pour continuer à exister jusqu’à la fin du mandat. Artilce de Sus Ouest

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olivier delhoumeau
Le groupe écologiste mérignacais aurait pu sortir totalement rincé des derniers épisodes électoraux. Entre le désistement du candidat Yannick Jadot à la présidentielle au profit de Benoît Hamon, et, plus localement, le départ de Gérard Chausset d’EELV juste avant les législatives, l’affaire semblait mal embarquée. Et puis… « On a eu l’agréable surprise de constater une certaine fidélité de l’électorat. Ludovic Guitton, notre candidat titulaire dans la sixième circonscription, a rassemblé quasiment le même nombre de voix que Gérard Chausset en 2012 (1). Alors même qu’il était inconnu à Mérignac », glissent Sylvie Cassou-Schotte et Jean-Claude Pradels. Mais la consolation est maigre au regard du triste constat final : zéro député d’Europe Écologie-Les Verts sur les bancs de l’Assemblée nationale.
L’enjeu du vieillissement
S’agissant du choix « très individuel » de Gérard Chausset de quitter le parti écologiste pour le mouvement macroniste, l’été a estompé les aigreurs. Son ancienne famille ne lui réclamera pas la restitution de la délégation liant transition énergétique, mobilité et espace public, obtenue dans le cadre d’une négociation électorale. « Nous sommes cinq à EELV et nous avons chacun une délégation exigeante », justifie collectivement le groupe. Et d’ajouter : « Nous reconnaissons la compétence de Gérard Chausset qui a fait avancer bon nombre de dossiers. En outre, il a conservé la même philosophie. » La page électorale tournée, le groupe entend reprendre de la voix dans le concert de la majorité municipale. Et ce, jusqu’à la fin du mandat. Parmi les enjeux identifiés, trois retiennent particulièrement l’attention, à commencer par le vieillissement et la précarité. « Le profil socio-économique de la population change : beaucoup de nouveaux arrivants avec des enfants, des familles fragilisées, contraintes de vivre avec peu, et une proportion de personnes âgées qui ne cesse de croître. Selon les prévisions de vieillissement, la part des plus de 75 ans va augmenter de 56 % d’ici à 2030 », souligne Sylvie Cassou-Schotte. L’élue exprime la nécessité de considérer de nouveaux besoins sociaux. Le projet de maison des aidants familiaux s’inscrit dans cette logique.
Autre enjeu identifié : l’accessibilité au logement. Face à la pression foncière et à la spéculation immobilière sur les petites unités (maisons avec un jardin), « nous défendons l’idée d’un urbanisme raisonné ». Sur ce point, les écologistes regrettent l’avènement trop tardif de l’établissement public foncier à l’échelle de l’agglomération. Résultat, « l’attractivité de la ville se fait aujourd’hui à notre détriment ».
De fait, ils voudraient davantage de produits à prix abordable via le prêt locatif aidé d’intégration (PLAI), ainsi que des collectivités plus entreprenantes auprès des bailleurs. À l’exemple du projet de réhabilitation de la résidence Plein Ciel (à Capeyron), pour lequel le dégagement d’une participation publique aux côtés d’Aquitanis va conduire à un abaissement des loyers. Les grosses opérations d’habitat passant par la Fabrique (Marne, Soleil) pourraient aussi profiter « d’une politique plus volontariste entre les villes et Bordeaux Métropole ».
S’agissant de l’économie et de l’emploi, le groupe EELV entend militer pour un meilleur accompagnement des personnes désireuses de créer leur activité. « Historiquement, le champ économique de Mérignac est fondé sur l’aéronautique, le spatial et la défense. On survalorise les grosses structures, la sous-traitance et les gens fortement diplômés. À l’inverse, on tend à oublier les personnes sans emploi ou dans la précarité, qui ont des compétences à faire valoir », défend Gwenaëlle Girard, conseillère municipale déléguée à l’habitat participatif et à l’écoconstruction.
Entre autres déclinaisons, l’élue souligne le travail intéressant des coopératives d’activité et d’entraide (CAE). Davantage assis sur la solidarité, ce modèle peut articuler différents dispositifs. « Il ne s’agit pas de renier notre histoire mais de promouvoir en parallèle une autre forme d’entrepreneuriat. » La création d’un tiers-lieu d’accueil constituerait, de leur point de vue, un bon début. Reste que les opportunités foncières ne sont pas légion dans la commune.
(1) Pas tout à fait quand même puisque Ludovic Guitton a totalisé 1 915 voix au premier tour des élections législatives 2017 contre 2 501 voix (3,6 % des voix) à Gérard Chausset lors des législatives 2012 (4,43 %).
La part des personnes de plus de 75 ans va augmenter de 56 % d’ici à 2030
 

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