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Pour la première fois, le Prix de l’eau 2007 en Aquitaine par département et par distributeur, dossier complet et revue de presse

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L’article de Sud Ouest

reportage France 3
C’est vous qui le dites entretien sur le prix de l’eau sur TV 7

RÉGIE/DÉLÉGATION L’élu Verts a décortiqué le prix de l’eau en Aquitaine, pour en conclure que le privé est nettement plus cher reportage France Bleue

Le privé dans la ligne de mire de Gérard Chausset

Le dada de Gérard Chausset , c’est l’eau. L’élu vert, chargé de l’environnement à la ville de Mérignac, planche depuis une décennie sur son prix. Son credo ? Le retour dans le giron public de la distribution de l’eau potable. « Il ne faut pas avoir peur d’être idéologique sur la question. La reprise en main par les collectivités locales profite aux usagers et à la ressource », assure-t-il.

Gérard Chausset a pris soin d’étayer son point de vue. Il s’est plongé dans les chiffres collectés par l’Agence de l’eau Adour-Garonne pour en extraire le prix de l’eau potable - débarrassé de la partie assainissement. Le constat qu’il tire sur la Gironde peut être étendu à d’autres territoires. « Il y a 120 exploitants et 120 prix différents, alors que la ressource est généralement la même, à savoir les nappes profondes. On a aussi, à Bordeaux, le prix de l’eau au mètre cube - 3,43 € - le plus élevé des grandes agglomérations françaises. Rien ne justifie qu’un Bordelais paie 100 € de plus qu’un Rennais pour sa consommation annuelle. On a certes beaucoup de forages mais on n’a pas d’usine de traitement, ici. On n’a donc pas la preuve qu’à Bordeaux, la rémunération du délégataire, Suez Lyonnaise des eaux, est méritée », tranche-t-il.

Cher en Lot-et-Garonne

Gérard Chausset a ensuite établi une moyenne du prix de l’eau par département et par distributeur. Son étude, qui couvre les cinq départements aquitains, est pondérée par le nombre d’habitants de chaque commune desservie. D’un département à l’autre, la disparité saute aux yeux : l’eau est 58 % plus chère en Lot-et-Garonne que dans les Landes, par exemple.

L’élu note aussi que, « hormis la Dordogne où les régies ont un poids marginal, l’eau distribuée par les compagnies privées est la plupart du temps plus onéreuse. Elle est 18 % plus chère en Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques, par exemple ». Élu à la Communauté urbaine de Bordeaux (il y est vice-président chargé des transports de demain), Gérard Chausset attend de pied ferme la fin du contrat d’assainissement qui lie la collectivité à Suez Lyonnaise des eaux. Celui-ci parviendra à échéance en 2012. L’occasion d’une belle bataille sur un éventuel retour en régie.

Selon les calculs de Gérard Chausset , la gestion du service par le privé concerne le plus grand nombre en Aquitaine : 1,4 million d’habitants pour Suez Lyonnaise des eaux, 610 000 pour la Saur et 490 000 pour Veolia. Le régime de la régie publique ne s’applique qu’à 592 000 habitants.

Jean-Denis Renard

Publication : SUDOUEST
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> Rubrique : Régions
> Date de parution : 15/05/2010 04:00
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TROIS QUESTIONS À…

PATRICK DU FAU DE LAMOTHE

Militant associatif à Trans’Cub, élu Europe Écologie à la Région Aquitaine

1 Comment se définit le prix de l’eau acquitté par le consommateur ?

C’est à la collectivité publique de fixer les tarifs. Quand il y a délégation, le délégataire lui demande un prix. À la collectivité de vérifier si celui-ci correspond aux charges, augmentées d’une juste rémunération. Sur certains réseaux, le délégataire se contente de reprendre l’existant sans apporter un euro. Sur d’autres, il doit investir de manière importante. À Bordeaux, le contrat de trente ans passé avec la Lyonnaise en 1991 n’explicitait pas comment le prix de l’eau était calculé. Il n’y avait pas de comptes prévisionnels.

2 Les collectivités ne sont-elles pas démunies face aux géants de l’eau ?

Le contrôle est obligatoire, il doit être effectué annuellement par la commission de contrôle financier de la collectivité locale. Le cas de la CUB est parlant. Après quarante ans d’existence, elle ne s’était toujours pas dotée d’une telle instance. En 2003, la CUB a en fait confié le contrôle à sa commission des finances, laquelle n’a jamais rien contrôlé. Fin 2005, la CUB s’est même vue opposer une fin de non-recevoir par la Lyonnaise des eaux, qui ne voulait pas qu’on mette le nez dans ses comptes…

3 Les collectivités ont-elles les compétences pour opérer ces vérifications ?

Il faut des compétences d’autant plus particulières que les délégataires ont pris l’habitude de transmettre des comptes rendus financiers qui obéissent à des pratiques de présentation et d’évaluation propres. Il y a possibilité de surmonter l’obstacle. Le septième avenant au contrat entre la CUB et la Lyonnaise, passé fin 2006, comporte l’obligation pour le délégataire de présenter les comptes selon le modèle demandé par la CUB. Au-delà de la complexité juridique, il faut de toute façon une volonté politique pour obtenir la transparence.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur www.sudouest.fr

Recueilli par J.-D. R.

Publication : SUDOUEST
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> Rubrique : Régions
> Date de parution : 15/05/2010
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LES PRIX DE 2008

FACTURE Face à une ressource naturelle qui se raréfie et dont le prix augmente, les élus n’acceptent plus aussi facilement les contrats des sociétés privées. Ils négocient

La bataille fait rage autour du prix de l’eau

b.beziat@sudouest.fr

En quelques années, la donne a changé. Après les excès des années 90, durant lesquelles les géants privés de l’ eau ont fait main basse sur les principaux marchés des municipalités, l’heure est venue de faire les comptes. Les élus locaux ne veulent plus se laisser faire. Ils ont choisi la plupart du temps de négocier pied à pied avec ces privés qui gèrent en leur nom l’ eau potable et l’assainissement, soit par affermage, soit en délégation de service public.

On négocie partout

Les exemples ne manquent pas. Il y a d’abord Bordeaux ou la Communauté urbaine (CUB), sous la pression des associatifs, qui a revu à la baisse le contrat avec la Lyonnaise. Cela sera bientôt au tour de l’assainissement, et chacun fourbit ses armes. Dans la région, on trouve Anglet, commune qui semble faire école. En septembre dernier à Biarritz, la ville a renouvelé son contrat avec la Lyonnaise et le prix de l’ eau est passé de 3,69 € le mètre cube à 3,02 €, soit une diminution de la facture de 18 %.

Certaines communes sont même tentées de passer en régie publique, malgré les contraintes techniques, c’est-à-dire de reprendre la main sur cette gestion (lire ci-contre l’étude de Gérard Chausset). Tant que l’ eau n’était pas trop chère et la situation des finances publiques meilleure, la note passait plutôt bien. Mais, avec une ressource qui se raréfie, des normes de plus en plus draconiennes et coûteuses, les élus n’ont plus d’autre choix que serrer la vis.

De Lectoure à Cestas

C’est par exemple le cas à Lectoure (32). Sur le papier, l’une des eaux les plus chères de la région. Selon les prix fournis par l’Agence de l’ eau Adour-Garonne pour l’année 2008, le tarif moyen est de 3,50 € le mètre cube dans les villes de plus de 3 500 habitants du Sud-Ouest. Avec des disparités étonnantes puisqu’elle dépasse à peine les 2 € à Cestas et franchit allègrement la barre des 5 € à Lectoure. « Ce prix comprend l’assainissement et tout le monde n’est pas raccordé à la station d’épuration, souligne le maire Gérard Duclos. Nous avons mené une démarche pour être classés en station hydrothermale et cela nécessite des investissements lourds, tout comme l’amélioration de la qualité de l’ eau . » Quant au prix , le maire de Lectoure assure « qu’il va baisser » puisque des négociations sont entamées. « Le fermier (la société qui gère en affermage) était irréprochable, mais maintenant que les investissements sont réalisés nous pouvons peser sur les prix », ajoute-t-il.

À Cestas (33), commune la moins chère, le maire Pierre Ducout se montre modeste. « C’est logique dans la mesure où nos installations ont été amorties, et que nous ne rencontrons pas les mêmes contraintes que des zones rurales ou de grandes densités urbaines. » Notamment sur la CUB (Bordeaux), voisine où le prix est bien plus élevé, même si la gestion est également privée. « Nous n’avons pas fait le choix de la régie publique pour l’ eau . Mais il peut être pertinent. Cela doit se regarder au cas par cas pour chaque commune », conclut Pierre Ducout.

Légère évolution

Les prix de l’ eau des communes de plus de 3 500 habitants que nous présentons ci-contre et dans les pages locales de vos éditions sont tirés d’une vaste étude de l’Agence de l’ eau Adour-Garonne, qui comprend pratiquement tout le sud-ouest de la France à l’exception du nord des deux Charentes.

Il s’agit des prix de l’année 2008, les seuls disponibles pour l’ensemble des communes du bassin. Ils correspondent pour l’essentiel aux prix d’aujourd’hui, même s’ils ont pu évoluer légèrement.

Consultez le dossier Mars 2009 avec la cartographie de la Gironde par communes.

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