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La Métropole veut rouvrir la gare de Talence-Médoquine

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Article sur le journal IMPRIMATUR de l'IJBA école de journalisme

 

Alain Juppé et les élus doivent convaincre la SNCF et le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, de relancer la ligne de chemin de fer de ceinture, aujourd’hui sous-utilisée
C’est une petite gare, mais elle a donné lieu à d’intenses débats, hier, lors du conseil mensuel des élus de Bordeaux Métropole. Une gare sans trafic depuis les années 80, et dont la boutique SNCF est fermée depuis 27 ans. La gare de Talence-la Médoquine ne relève même pas des compétences de la Métropole, son sort est entre les mains de la SNCF et de la région Nouvelle Aquitaine. Alors pourquoi a-t-elle autant électrisé les élus métropolitains, hier ? S’ils ont parlé de cette gare abandonnée pendant plus d’une heure, c’est parce qu’ils lui prêtent un grand avenir. Si la Métropole parvient à obtenir la réouverture de la Médoquine, si Région et SCNF consentent à bien vouloir y faire passer des trains, et même à leur demander de s’arrêter, alors elle aura gagné.

« Relançons-le ! »
Selon l’élu LREM Gérard Chausset (Mérignac), il existe 18 « Médoquines » dans l’agglomération. 18 gares qui ne demandent qu’à reprendre du service ou à monter en puissance. Avec l’espoir de bâtir un nouveau réseau de transports en commun en s’appuyant sur une infrasrtucture aujourd’hui sous-utilisée : la ligne ferroviaire de ceinture de Bordeaux. Experts et élus planchent à longueur de temps sur la congestion de la rocade, ils se font des nœuds au cerveau sur la mobilité en panne dans l’agglomération, et il existe un réseau ferré en jachère depuis des décennies, sous leur nez… Relançons-le !, disent-ils en substance. Plus facile à dire qu’à faire, mais hier, un premier pas a été franchi. La Métropole a voté à l’unanimité la réalisation d’une étude, avec la Région, pour la réouverture de la gare de la Médoquine. Plusieurs élus ont salué un tournant historique. D’autres, dont l’ex-président de la Communauté urbaine, Vincent Feltesse, ont reconnu que la culture du tout tramway adoptée à Bordeaux depuis 2000 avait eu pour effet de négliger le train. Or, qu’elles soient en état ou non, les voies existent. Aujourd’hui, le trafic TER est indigne d’une aire urbaine de 1,2 million d’habitants. Il atteint tout juste les 32000 voyageurs par jour, quand le seul réseau TBM dépasse les 410000 voyageurs/jour.

Réseau à réanimer
La réouverture de la gare de la Médoquine, c’est la première pierre de la réanimation d’un réseau ferré oublié. Voilà pourquoi les élus y accordent une telle importance. À commencer par le groupe communiste, qui a toujours défendu le réseau ferré, souvent « seuls pendant des années », comme l’a rappelé Lena Beaulieu (Mérignac). Seuls aussi contre le Conseil régional, du point de vue de Max Guichard (PC, Cenon) : « si le dossier Médoquine a tant tardé, c’est parce que la Région Aquitaine s’y est toujours opposée ». Plus modéré par nature, le centriste Alain Cazabonne, ex-maire de Talence, évoque la « volonté modérée d’avancer » de la SNCF. Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles, a tenu à rendre hommage aux élus PC. Pour lui, « Bordeaux est victime du tout TGV et du tout tramway », il est temps de passer à autre chose. « Carbon-Blanc est à 12 minutes de la gare Saint-Jean. Pourquoi la ligne n’est-elle pas plus utilisée ? D’abord parce qu’il n’y a que quatre trains par jour. Ensuite, ceux qui arrivent sont pleins. Il faut sonner la mobilisation générale ! », clame de son côté le maire Alain Turby.

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Une fois la Médoquine rouverte, la Métropole est-elle en mesure de construire ce grand réseau qu’Alain Juppé appelle « métropolitrain », sorte de pendant du RER parisien ? Tous les élus ont balayé hier l’obstacle de la compétence. « Pour financer la LGV Tours-Bordeaux, le hors compétence n’a gené personne à la Métropole », rappelle Pierre Hurmic (EELV, Bordeaux). La collectivité n’a pas la compétence pour le ferroviaire, mais contribuer au déblocage de la situation est « vital », affirme Jean-Pierre Turon, maire de Bassens. Reste à vaincre « la lourdeur du système SNCF » (Chrisophe Duprat). Alain Juppé vient de demander audience à Guillaume Pépy, patron de la SNCF, pour essayer d’accélérer son métropolitrain. Il faudra faire de même avec Alain Rousset, qui a la haute main sur les TER.
>>> En images : ces 17 gares de la métropole qui pourraient monter en puissance
 

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