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La CUB veut réduire la PUB

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Pour rappel la ville de Mérignac a été la première de l'agglo à imposer le format 8 m2 en 2005 et à fait tomber 500 panneaux en moins de dix ans, il reste à ce jour 220 panneaux en 8m2.

ReportageTV 7 journal du 25 Novembre 2014

Moins de publicité après la décision du Maire... par gchausset

 

La Communauté urbaine bordelaise veut réduire l'affichage publicitaire

le 27/11/2014 à 06h00 Sud Ouest

Le nouveau règlement de la publicité va être sous la tutelle de la CUB et, surtout, beaucoup plus restrictif.

Une petite révolution est en train de se préparer dans le domaine de l'affichage publicitaire en ville. Jusqu'à présent, chaque commune de la Communauté urbaine disposait de son propre règlement concernant l'affichage et faisait ce qu'elle voulait chez elle. À partir de juillet 2015, le règlement de publicité locale sera placé sous la tutelle de la CUB et il sera le même pour les 28 communes de l'agglomération.

Ce qui est en train de se profiler dans le cadre de la loi dite Grenelle 2 sur l'environnement, c'est un adossement des règlements de l'affichage publicitaire aux documents d'urbanisme. Lesquels sont désormais de compétence intercommunale. Depuis plusieurs années en effet, on ne parle plus du POS (plan d'occupation du sol) de Bordeaux mais du PLU (plan local d'urbanisme) de la CUB.

Panneaux numériques : « Le jackpot ! »

Sans vouloir faire offense au seul maire Europe Écologie-Les Verts d’une grande ville, qui connaissait Éric Piolle, nouveau maire de Grenoble, avant qu’il n’annonce la semaine dernière une spectaculaire opération « stop pub » dans sa commune ? Le coup de pub est donc réussi. À la fin de 2014, Grenoble ne reconduira pas le marché jusqu’alors confié à l’afficheur Jean-Claude Decaux, portant sur 326 panneaux publicitaires du mobilier urbain.

« Les responsables publics traditionnels ont pris du retard sur les nouvelles aspirations des habitants, sur les nouvelles façons de vivre et d’échanger. Alors que la réalité a évolué depuis longtemps, ils maintiennent en vie les vestiges des Trente Glorieuses et de la société de consommation : affichage publicitaire, grandes surfaces, grands projets inutiles, etc. Il est temps d’aller de l’avant, et de faire émerger une ville plus douce et plus créative », s’est justifié Éric Piolle. En toile de fond de cette décision, il y a à Grenoble, comme dans les autres villes, une pression des annonceurs et afficheurs, confrontés au déclin de l’affiche papier, pour implanter des panneaux publicitaires numériques. Ce que Grenoble n’a pas souhaité faire.

Selon l’élu EELV de Mérignac, Gérard Chausset, le vrai enjeu du futur RLPI de la CUB, c’est le panneau numérique. Il en existe déjà quelques-uns dans certains grands centres commerciaux : Bordeaux-Lac, Mérignac Soleil, Bègles Rives d’Arcins. « La décision de Grenoble tombe à pic, explique l’élu, au moment où la CUB met en place son nouveau règlement. Le danger, c’est le panneau numérique. Aujourd’hui, on ne peut pas l’interdire, c’est le futur jackpot ! Ils font en général 8 mètres carrés et posent des problèmes de sécurité. C’est une prégnance encore plus forte de la publicité. Dans la CUB, il faut absolument arriver à les contenir. »

C’est d’ailleurs l’objectif de Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles, chargé à la CUB du nouveau règlement de publicité. « On ne les interdira pas, mais ils ne pourront pas se surajouter. Là où ils seront, il faudra que les afficheurs fassent des choix », annonce-t-il.

D. L.

Pour l'affichage publicitaire, cela va devenir la même chose : il sera régi par un règlement intercommunal. Cela fait plus d'un an et demi que la CUB travaille à l'élaboration du futur RLPI (règlement local de publicité intercommunale). C'est un travail considérable puisqu'il faut uniformiser d'ici à juillet 2015 des mesures communales disparates. L'élu qui a hérité de ce volumineux dossier à la CUB, après les élections municipales de mars, c'est le centriste Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles. « Nous ne sommes pas au bout de la concertation, mais l'objectif est d'encadrer l'affichage publicitaire et de réduire la pression de la publicité. Les annonceurs ne pourront plus faire autant qu'aujourd'hui. Pour autant, nous n'irons pas jusqu'à la prohibition », annonce ce dernier.

Pollution visuelle

En clair, l'affichage publicitaire ne va pas disparaître des villes de l'agglomération, mais il devra se faire plus discret. L'une des mesures les plus marquantes, c'est la fin annoncée du célèbre panneau dit « 4 X 3 », qui sera interdit par le futur RLPI. Il a fleuri partout dans nos villes, étalant sur son rectangle de 12 mètres carrés la barquette de chipolatas à 2,50 € ou le dernier modèle de chez Peugeot. Certains assimilent ces panneaux à de la pollution visuelle. Elle est donc en voie de disparition. Les panneaux les plus grands admis dans la CUB ne devraient pas dépasser 8 mètres carrés. « Et encore, pas partout », indique Jacques Mangon.

Pour le reste, il s'agira de mesures de limitation ou de restriction. En fait, le futur RLPI de la CUB va reprendre les grandes lignes du règlement local de la ville de Bordeaux, dont la dernière version date de 2011, et qui entérinait déjà une sérieuse réduction de l'affichage publicitaire.

« Nous avons déjà fait le ménage, indique ainsi l'adjoint au maire Jean-Louis David, chargé de la voirie. Depuis 2011, la publicité est soumise à quatre zones distinctes : le secteur sauvegardé (où les panneaux sont interdits), les quartiers résidentiels (autorisés avec parcimonie), les quartiers extérieurs comme Caudéran (où beaucoup de panneaux ont été enlevés) et les écoquartiers (qui seront quasiment sans publicité). »

Bientôt six secteurs

Selon Jacques Mangon, le futur règlement de la CUB comptera, lui, six secteurs, entre les grandes zones commerciales avec forte présence publicitaire et les quartiers sans publicité. Chaque commune communiquera son zonage à la CUB. Sera également visé l'affichage lumineux : il sera interdit de nuit dans certains secteurs et limité en nombre.

La tâche s'annonce ardue, car la pression exercée par les afficheurs, les annonceurs et les grands centres commerciaux, qui veulent conserver une présence publicitaire maximum, est forte sur la Communauté urbaine. Mais la réduction de la place concédée à l'affichage publicitaire est malgré tout une tendance générale. Les élus vont de plus en plus dans le sens des groupes de pression opposés à la pub. En 2011, le collectif des Déboulonneurs avait tagué des affiches dans le métro de Paris. Il avait également obtenu le débranchement de panneaux publicitaire équipés de capteurs pouvant repérer le regard des passants ou saisir la connexion de leur téléphone mobile pour envoyer un message publicitaire par Bluetooth.

Un an auparavant, la branche bordelaise des Déboulonneurs avait bâché des affiches près de la gare Saint-Jean. Les militants antipub réclamaient une limitation de la taille de l'affichage à 2 mètres carrés seulement. L'an dernier, la ville de Bergerac avait fait enlever près de 1 400 panneaux illégaux. Et la semaine dernière, c'est le nouveau maire écologiste de Grenoble qui a frappé un grand coup en annonçant la fin des panneaux publicitaires Decaux (lire par ailleurs). Une décision symbolique en même temps qu'un énorme coup de… pub.

 

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