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                | PARC TENET. --Le promoteur Bouygues a présenté son 
                  second projet immobilier, revu à la baisse, aux riverains. Qui 
                  auraient préféré sauver cet écrin de verdure ? 
 Sauver le bijou d'Arlac
 
 
                    
                    Le permis de construire déposé par la 
                  société Bouygues pour réaliser 57 logements dans le parc de 
                  Tenet avait été rejeté en mars dernier ; « pour sa non 
                  conformité à certaines règles du PLU », expliquait récemment 
                  Claude Baudry adjoint à l'urbanisme (voir SO du 22 mai 2008). 
                  Le promoteur est revenu lundi soir devant les riverains avec 
                  un nouveau projet modifié. « 1 000 m2 de SHON ont été 
                  supprimés, le nombre d'appartements est identique mais la 
                  typologie n'est pas la même. Il n'y a plus de maisons 
                  individuelles mais que du collectif avec davantage de T2 et de 
                  T3. Mais aussi des T4 et des T5 », a précisé un représentant 
                  du constructeur. Les habitants du quartier sont restés 
                  sceptiques : « Y a-t-il vraiment besoin d'autant de logements 
                  pour équilibrer l'opération financière ? « Oui, coupe Bernard 
                  Le Roux, premier adjoint, c'est un problème crucial pour la 
                  ville. Je rappelle que c'est l'association des pupilles de 
                  l'enseignement public de la Gironde qui est propriétaire du 
                  terrain. La municipalité est destinataire du permis de 
                  construire et veut prendre la meilleure décision possible. 
                  »
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 Dation. Par une convention passée 
                  entre l'ADPEP (l'Association Départemental des Pupilles de 
                  l'Enseignement Public) et la ville, la première a mis à 
                  disposition de la seconde, pour une durée déterminée, 2 des 4 
                  hectares du parc de Tenet. Celle-ci s'est engagée en échange à 
                  entretenir cet espace vert et l'ouvrir au public. 
                  L'association voulait aussi rénover la chartreuse pour y 
                  implanter un second centre d'éducation au développement 
                  durable pour les scolaires. Elle souhaitait encore créer dix 
                  logements pour étudiants. Pour cela, il lui fallait trouver 
                  des ressources. Dans le cadre d'une dation, l'ADPEP a cédé à 
                  la société Profibat, spécialisée dans le montage immobilier, 
                  une parcelle du parc Tenet. Profibat l'a aussitôt recédée à 
                  Bouygues pour lui permettre de réaliser, sans bourse déliée, 
                  une opération immobilière sur 4 970 m2, qui a fait l'objet du 
                  dépôt du premier permis. En contrepartie, le promoteur devait 
                  effectuer les travaux sur le château et les studios 
                  étudiants.
 
 
 « Opération mercantile 
                  ». Va pour 
                  les studios et la chartreuse. Mais c'est la densité du projet 
                  Bouygues qui fait peur aux riverains. « On va bétonner des 
                  allées pour faire entrer des voitures », peste un voisin. « Je 
                  demande que la mairie s'implique pour sauver le terrain. On 
                  repart dans une opération mercantile. Lamentable ! » râle un 
                  autre. Gérard Chausset, adjoint à l'environnement intervient : 
                  « Je préférerais que tout reste en l'état mais nous ne sommes 
                  pas propriétaire. La ville n'a pas 5 à 7 millions d'euros pour 
                  faire les travaux (1). Je vous renvoie la balle. Montez un 
                  projet et soumettez vos propositions à l'association. » Les 
                  arbres maintenant. Les riverains ont peur qu'ils ne soient 
                  malmenés. « Ils ont fait l'objet d'un inventaire pour le 
                  premier permis. On va procéder à un second pour voir ce qu'il 
                  faut préserver », a voulu rassurer Claude Baudry.
 
 
 Un bijou dans un 
                  coffre-fort. 
                  Les riverains auraient bien aimé avoir un responsable de 
                  l'ADPEP en face d'eux pour des explications plus précises. « 
                  On a invité l'association mais personne n'est venu », se 
                  justifie Bernard Le Roux (2). « Ce projet est entre les 
                  pupilles et Bouygues. Nous, nous défendons le parc public et 
                  le permis s'il est aux normes. Il sera déposé en juillet. Nous 
                  avons pris note de vos inquiétudes par rapport aux questions 
                  environnementales. J'espère que le promoteur les prendra en 
                  compte. » « On peut par exemple, enchaîne Claude Baudry, 
                  traiter les parkings extérieurs avec un autre revêtement que 
                  le béton. » Le projet prévoit 32 places de stationnement en 
                  surface et 45 enterrées. 25 % des appartements seront réservés 
                  à des logements sociaux. Un riverain a émis une crainte : « Ce 
                  parc ne sera plus un bijou ! » Bernard Le Roux reprend : « Un 
                  bijou qui pour l'instant est dans un coffre-fort et dont 
                  personne ne profite. » Le parc qui a subi des travaux 
                  d'aménagement n'est toujours pas ouvert au public.
 (1) Coût de 
                  l'opération : 7 millions d'euros pour les 57 logements, la 
                  chartreuse et les studios, selon un responsable de Bouygues. 
                  (2) Jean-Marie Darmian, le président, contacté par Sud-ouest 
                  n'a pas répondu à l'appel.
 
 
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