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                | GRAND BORDEAUX. -- L'audit critique à l'encontre de la 
                  Lyonnaise a fait changer leur fusil d'épaule aux élus de la 
                  CUB. Et a conforté l'association qui dénonce le contrat de 
                  l'eau depuis... dix ans 
 Un 
                  audit à contre-courant
 
 
                    
                    Le 24 mai 2005, la cour administrative 
                  d'appel déboute l'ex-élu Denis Teisseire, Trans'CUB, 
                  l'association UFC Que Choisir, l'Union des Familles laïques et 
                  la Sepanso de leur ultime tentative d'obtenir l'annulation du 
                  contrat du 1er janvier 1992 liant pour trente ans la Lyonnaise 
                  des eaux à la CUB, ainsi que de l'avenant de 1997.
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                      | La renégociation du contrat prévue à la rentrée 
                        prochaine s'annonce chaude pour la Lyonnaise et 
                        Jean-Pierre Turon, le maire d'Ambarès à la présidence de 
                        la Commission eau de la CUB PHOTO FABIEN COTTEREAU
 
 |  Dans son arrêt, 
                  la Cour condamne Denis Teisseire à verser 1 300 euros à la CUB 
                  et à la Lyonnaise des eaux au titre des frais exposés. Pour 
                  saluer ce coup d'arrêt porté au collectif associatif, Patrick 
                  Pujol, maire sans étiquette de Villenave-d'Ornon et 
                  ex-président de la Commission eau et assainissement de la CUB, 
                  sable le champagne en compagnie des services techniques de la 
                  Communauté urbaine. Ambiance...
 Peu avant que la cour ne rende 
                  cet arrêt, Denis Teisseire a écrit à son président pour lui 
                  signaler l'existence d'un audit extérieur commandé par la CUB 
                  à Finance Consult. Le président de la cour ne tient pas compte 
                  de cet élément.
 
 
 L'eau en or. 
                  Le 7 juillet 
                  2005, à la veille du dernier conseil communautaire d'avant les 
                  vacances, coup de théâtre. Le bureau du président socialiste 
                  Alain Rousset avalise les conclusions de cette expertise de 
                  Finance Consult qui critique sévèrement la façon de calculer 
                  ses charges d'investissements par la Lyonnaise. Sur la période 
                  examinée (1997-2003), l'auditeur chiffre à 29,3 M E la somme 
                  perçue en plus par la Lyonnaise par rapport à son propre 
                  calcul. Chiffre contesté formellement par la Lyonnaise, qui 
                  estime l'écart entre la marge prévue et réalisée à 6 M E.
 Finance Consult pointe sans concession comment la 
                  Lyonnaise transforme l'eau en or depuis le début du contrat en 
                  1992. Alors que le coût de l'argent n'a cessé de baisser et 
                  que le taux moyen des emprunts d'Etat préconisé par la 
                  puissance publique est tombé à 4,5 %, la Lyonnaise applique 
                  immuablement un taux d'environ 12 % pour ses investissements 
                  dans le calcul du prix de l'eau à l'usager communautaire.
 Une 
                  façon de compter qui explique pour la plus grande part les 
                  29,3 M E de « gras » qu'aurait emmagasinés la Lyonnaise. 
                  D'autres pratiques sont pointées par l'audit. La Lyonnaise 
                  comptabilise ainsi la prise en charge des compteurs 
                  individuels comme si elle les avaient acheté neufs quand elle 
                  les a acquis d'occasion. Elle calcule son investissement « 
                  compteur » en se basant sur une durée de vie moyenne des 
                  compteurs de quatorze ans quand celle-ci est en réalité de 
                  vingt-trois ans en moyenne sur la CUB, toujours selon Finance 
                  Consult.
 
 
 Volte-face. 
                  Autant de 
                  surcharges qui permettent à la Lyonnaise d'annoncer un niveau 
                  moyen de résultat avant impôt de 9,1 %, que Finance Consult 
                  révise sérieusement à la hausse pour l'établir à... 15,6 %.
 En 
                  faisant leurs les conclusion de Finance Consult, en ce début 
                  de mois de juillet, les élus communautaires ne donnent pas 
                  seulement quitus à Jean-Pierre Turon, le maire socialiste de 
                  Bassens en charge de la Commission eau et assainissement 
                  depuis 2001, pour renégocier âprement le contrat avec la 
                  Lyonnaise à la rentrée, dans le cadre de la révision 
                  quinquennale prévue.
 Ils reconnaissent également, de manière 
                  implicite, s'être fourvoyés dans le traitement de ce dossier. 
                  Et remettent en cause publiquement, lors du conseil du 8 
                  juillet, le contrôle des services de la CUB. Quand ces 
                  derniers trinquaient deux mois plus tôt en compagnie de 
                  l'ancien président de la Commission eau Michel Pujol pour 
                  saluer la défaite de Trans'CUB, leur directeur Thierry 
                  Guichard est contraint aujourd'hui d'évoquer la « présentation 
                  de comptes fictive » de la Lyonnaise...
 Dans la 
                  touffeur de l'été, les élus communautaires, longtemps sourds 
                  aux arguments de Trans'CUB, se rangent sans le dire à ceux de 
                  l'association. Le calcul de la « marge financière » dont 
                  bénéficierait la Lyonnaise, selon Finance Consult et celui de 
                  Trans'CUB qui chiffre à 150 M E l'ardoise totale sur trente 
                  ans de contrat, sont très proches. Une communauté (urbaine) de 
                  points de vue qui peut laisser envisager que la Cour d'appel 
                  aurait donc jugé les « associatifs », fin mai, sur des erreurs 
                  matérielles...
 
 
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