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                | TRAMWAY. --Les 100 Millions d'Euros promis pour les travaux en 
                  2005-2007 seront-ils versés ? Inquiétude à la CUB 
 Le coup de frein de l'Etat menace la deuxième phase
 La première phase du tramway du Grand 
                  Bordeaux n'est pas encore inaugurée qu'il faut déjà penser à 
                  la seconde. Le tracé est arrêté, le financement l'est beaucoup 
                  moins. Ce prolongement des trois lignes A, B et C qui doit 
                  porter le réseau à une longueur totale de 43,3 km à l'horizon 
                  2007 (théoriquement, du moins) a été chiffré en janvier 2002 à 
                  463 millions d'euros. Si la Communauté urbaine l'abonde à 
                  hauteur de 347,1 millions d'euros (218,6 en emprunts, 128,5 
                  par autofinancement), elle attend aussi près de 116 millions 
                  d'euros de subventions publiques, soit environ 30 % de la 
                  facture.
 Et c'est là que le bât blesse. Pour calculer le montant 
                  de la subvention d'Etat, estimée à 106,5 millions d'euros, la 
                  Communauté urbaine s'est appuyée sur la circulaire 
                  ministérielle du 10 juillet 2001 qui fixe à 35 % l'aide de 
                  l'Etat pour un projet de tramway avec un plafond de 4,5 
                  millions au kilomètre. Chèque attendu : 100 millions d'euros. 
                  Les 6,5 millions restants seront attribués pour financer les 
                  parcs-relais et les pôles d'échange. La Communauté urbaine 
                  attend enfin 9,4 millions de l'Union européenne, une partie de 
                  la deuxième phase desservant des zones dites en déshérence 
                  urbaine comme Bacalan ou Les Aubiers.
 Le problème, 
                  c'est que ces 115,9 millions sont pour l'instant virtuels et 
                  pourraient ne pas se matérialiser du tout. En mai dernier, 
                  Gérard Chausset, adjoint vert au maire socialiste de Mérignac, 
                  avait mis les pieds dans le plat en Conseil de communauté, en 
                  s'inquiétant du risque « de construire une deuxième phase à 
                  moindre coût ».
 « Il y aurait donc un tramway moderne 
                  pour Bordeaux et un tramway à vapeur pour la deuxième phase », 
                  avait-il lancé, oubliant au passage mais c'est le charme de la 
                  polémique que Bordeaux n'est pas la seule ville desservie par 
                  la première phase et qu'elle est aussi concernée par la 
                  deuxième phase, avec le prolongement de la ligne C vers 
                  Bacalan.
 
 
 Sainte-Marie sort du bois. 
                  Le maire de 
                  Mérignac, Michel Sainte-Marie, était resté impassible après 
                  cette sortie qui, il est vrai, mettait aussi en cause un autre 
                  socialiste, Henri Houdebert, président de la commission des 
                  finances. Aujourd'hui, Michel Sainte-Marie, qui sait doser ses 
                  interventions, ne cache pas qu'il juge la situation « d'une 
                  gravité extrême ». « Si rien ne change », a-t-il déclaré lundi 
                  soir en conseil municipal, « la deuxième phase sera 
                  entièrement à la charge de la Communauté urbaine, entraînant 
                  des retards considérables. »
 Voici donc Michel Sainte-Marie 
                  dans le club des maires inquiets quant à la deuxième phase et 
                  pour lesquels il n'est pas question qu'elle tire à la baisse 
                  les aménagements urbains dont a bénéficié la première. « Enfin 
                  ! » s'exclame en substance son homologue de Bègles, Noël 
                  Mamère, qui, le premier, a tiré la sonnette d'alarme et 
                  jugeait un peu frileux les principaux élus socialistes de la 
                  CUB.
 « L'attitude du gouvernement est doublement scandaleuse 
                  », affirme le député-maire de Bègles. « D'abord parce que la 
                  loi de finances ne subventionne plus que les projets 
                  d'Ile-de-France au prétexte que c'est là qu'il y a le plus de 
                  pollution à l'ozone. Il y a donc une inégalité territoriale. 
                  Ensuite parce que Jacques Chirac et son gouvernement ont voulu 
                  nous faire croire qu'ils s'intéressaient au développement 
                  durable. En réalité, ils suppriment les aides aux projets de 
                  transports collectifs et, par conséquent, favorisent le 
                  maintien de l'usage automobile. »
 
 
 Etaler le calendrier ? La marge communautaire est mince, car 
                  l'augmentation de la taxe professionnelle pourrait handicaper 
                  les entreprises, et la CUB a déjà programmé d'augmenter dans 
                  les trois ans à venir le versement transport (payé par les 
                  entreprises), qui passera de 1,4 % (un taux inchangé depuis 
                  1993) à 1,75 % en 2006.
 Alors, la deuxième phase sera-t-elle mise 
                  en service en 2007 ? « Si nécessaire, il faudra étaler le 
                  calendrier », reconnaît Alain Cazabonne, le vice-président 
                  juppéiste en charge du tramway. « Le ministre des transports a 
                  récemment reçu les collectivités qui ont un projet de TCSP 
                  (transport en commun en site propre, NDLR) pour leur expliquer 
                  que les crédits étaient en très forte diminution. Si nous ne 
                  pouvions compter sur l'aide de l'Etat, il faudrait soit étaler 
                  dans le temps la mise en service de la deuxième phase, soit 
                  renoncer à un autre investissement et le reporter sur le 
                  tramway. »
 Alain Juppé, quant à lui, ne semble pas se résigner. Il 
                  vient d'adresser une longue lettre à Dominique Bussereau, le 
                  secrétaire d'Etat aux transports. Une lettre protocolaire où 
                  il s'adresse en le vouvoyant à « M. le Ministre » et qu'il 
                  conclut d'un mot manuscrit : « Le retrait de l'Etat au milieu 
                  du gué n'est pas acceptable. Je souhaite t'en parler dès que 
                  possible. Amitiés. » Mais, en privé, le maire de Bordeaux 
                  reconnaît qu'il sera plus difficile de revenir en arrière sur 
                  les transports que de mettre aux oubliettes le projet de taxe 
                  sur les alcools et les vins...
 
 « Si rien 
                  ne change, la deuxième phase sera entièrement à la charge de 
                  la CUB »
 
 
 
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                        décembre 2003 et février 2004 vers Mérignac-centre (4,4 
                        km et 8 stations), Bassens/Carbon-Blanc (1,9 km et 3 
                        stations), Floirac (1,7 km et 3 stations), Pessac-Gare 
                        (1,4 km et 2 stations), Bègles-Cité Yves Farges (1,8 km 
                        et 3 stations), Bordeaux-les Aubiers (3,7 km et 7 
                        stations), Bordeaux-cité Claveau (4,5 km et 8 
                        stations).
 
 
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