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                | ROCADE DE BORDEAUX. -- Le colloque organisé par la CCI tourne 
                  au plaidoyer pour le triplement 
 Les 
                  trois voies se font désirer
 
 
                    
                    L'approche des périodes électorales est 
                  toujours un excellent moment pour faire monter les enchères 
                  chez les politiques et la Chambre de commerce et d'industrie 
                  de Bordeaux (CCIB) n'ignore rien des recettes du lobbying. 
                  Elle avait ainsi organisé hier une rencontre entre les « 
                  grands élus » régionaux pour qu'ils s'engagent fermement et 
                  publiquement devant le ministre de l'équipement, Gilles de 
                  Robien, en faveur des grands projets d'infrastructures qu'elle 
                  défend.
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                      | « L'agglomération bordelaise est en danger parce 
                        qu'on y fabrique le plus grand bouchon d'Europe dans la 
                        plus grande indifférence », a dénoncé Laurent Courbu, 
                        hier PHOTO CLAUDE PETIT
 
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 Courbu hausse le ton. 
                  Laurent 
                  Courbu, président de la CCIB, qui a appris à hausser le ton 
                  depuis qu'il désespère de voir le moindre chantier entrepris 
                  pendant son mandat, s'est montré ferme : « Le bilan est 
                  extrêmement inquiétant. L'agglomération bordelaise est en 
                  danger parce qu'on y fabrique le plus grand bouchon d'Europe 
                  dans la plus grande indifférence. Il n'y a aucun projet de 
                  mise à deux fois trois voies de la rocade de Pessac au Pont 
                  d'aquitaine. Nous attendons que les élus s'engagent devant 
                  nous ! »
 Le président de la CCIB s'est aussi inquiété de 
                  l'avenir de l'Aquitaine, dont la seconde ville, Pau, est en 
                  train de passer dans l'orbite toulousaine, faute de liaison 
                  rapide et sûre.
 Le colloque, qui avait été convoqué pour 
                  évoquer l'ensemble des problèmes d'infrastructures s'est vite 
                  centré sur l'urgent : cette rocade dont l'actuel contrat de 
                  plan Etat-Région n'évoque que les études de mises à deux fois 
                  trois voies. Dominique Ducassou, vice-président (UMP) de la 
                  Communauté urbaine, qui représentait Alain Juppé, a profité de 
                  l'occasion pour déplorer ce qu'il considère comme une lacune 
                  du contrat de plan, tandis que Philippe Madrelle rappelait 
                  qu'il défendait depuis vingt ans un franchissement autoroutier 
                  en aval de la Garonne « s'appuyant sur la presqu'île d'Ambès 
                  pour desservir le port et l'aéroport ».
 
 
 Protéger les résidants. 
                  Alain 
                  Rousset, qui faisait figure d'accusé, puisque le contrat de 
                  plan est négocié avec l'Etat par la Région, s'est défendu avec 
                  vigueur : « Je ne suis pas réticent sur le dossier; j'y suis 
                  totalement favorable. Mais je demande aux services de 
                  l'Equipement de prévoir auparavant les protections phoniques 
                  nécessaires. On ne peut pas pendre le risque de provoquer une 
                  mobilisation des habitants contre le projet, au risque de le 
                  rendre impossible. »
 Gilles de Robien, ministre de 
                  l'Equipement prenait note avec calme : « La rocade doit être 
                  une priorité forte du futur contrat de plan, c'est vital pour 
                  Bordeaux. » L'émoi est grand en effet dans les milieux 
                  économiques et professionnels depuis le lancement du débat 
                  public sur le futur contournement autoroutier.
 Beaucoup 
                  craignent que la perspective de cet équipement à l'horizon 
                  2015, voire plutôt 2020, ne serve à éluder le triplement de la 
                  rocade, qui est, pour sa part, une urgence que chacun peut 
                  constater tous les jours et presqu'à toute heure. Si lointain, 
                  le contournement semblait beaucoup plus consensuel et surtout 
                  évident à tous ceux qui constatent le développement 
                  grandissant du trafic de poids lourds en transit entre la 
                  péninsule ibérique et le reste de l'Europe.
 Seul Gérard 
                  Chausset, conseiller communautaire (Verts), s'est élevé contre 
                  le projet, qu'il considère surtout comme propre à attirer de 
                  nouveaux trafics routiers indésirables et polluants. En 
                  revanche, pas opposé au triplement de la rocade, il 
                  s'interroge sur ce qu'on ferait de la troisième voie qui 
                  pourrait être, selon lui, réservée aux transports en commun.
 
 
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