DEVELOPPEMENT DURABLE -- Le généticien de réputation
internationale concluait le forum de l'Agenda 21, samedi à la
maison des associations
Les
recommandations du PrJacquard
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Le professeur Albert Jacquard hôte de Mérignac
samedi
ARCHIVE THIERRY DAVID
| Samedi, à la mi-journée, le professeur
Albert Jacquard, s'est employé, d'une voie calme et amusée, à
mettre à bas un certain nombre de certitudes concernant la
science, le développement industriel et la pression
démographique. Le généticien de réputation internationale
concluait, à la maison des associations de Mérignac, le Forum
du développement durable et de l'Agenda 21 (lire "Sud-Ouest"
du vendredi 5 novembre). Les 250 participants ponctuèrent ses
saillies de rires plus ou moins embarrassés et se levèrent, à
la fin de son brillant exposé, pour l'applaudir longuement.
Grand témoin, il devait re-situer dans une perspective
globale, les intentions de l'Agenda 21 mérignacais, calendrier
du développement durable pour le vingt-et-unième siècle. "Le
vingtième siècle qui vient de se terminer a été un siècle de
révolutions fondamentales" lançait le scientifique
non-conformiste. "On a reconstruit tous les concepts qui nous
permettent de regarder autour de nous..." "Nous serons neuf
milliards au milieu du siècle et très probablement, ça va
s'arrêter là. Est-ce que la terre va pouvoir nourrir tout ce
monde ? La réponse est oui... Tout dépend quelle humanité.
S'il s'agit de gens comme nous, la terre dira "j'en peux plus
!". Le conférencier juge, en effet, que le terre ne peut pas
supporter plus d'un milliard de consommateurs selon le mode de
vie occidental. "Il faut partager, pas par compassion, mais
par raison" estime l'écrivain qui préfère les moissons
annuelles à l'exploitation des énergies fossiles
non-renouvelables. Une autre révolution du vingtième siècle,
pour Albert Jacquard, tient dans le fait que la science et le
technique, doivent, pour la première fois dans l'Histoire,
être limitées. Certains pensent "En Irak, une bombe atomique,
ça résoudrait le problème. On ne peut pas parce que ça dépasse
ce que la terre peut supporter..." Et le généticien de prôner
"une démocratie de l'éthique" qui dégage un large consensus
sur les progrès admissibles et ceux qui ne le sont pas. "Il
faut ré-inventer des arguments pour refonder l'orgueil d'être
un être humain... Mon cerveau est l'objet le plus complexe de
l'univers... Mais c'est l'ensemble des cerveaux de la planète
qui est le champion des performances... Le plus riche en moi
c'est ce que j'ai rencontré chez l'autre..."
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