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                | CONTOURNEMENT. -- Les associations opposées au 
                  contournement autoroutier estiment que la procédure concernant 
                  le débat est entachée d'irrégularités 
 Menace de recours juridique
 
 
                    
                    Le collectif Bordeaux incontournable 
                  espère que la réunion de la commission nationale du débat 
                  public (CNDP), qui s'est tenue hier sur le contournement 
                  autoroutier de Bordeaux, ne sera pas la dernière. Il l'a fait 
                  savoir en refusant d'y participer et en annonçant, dans une 
                  conférence de presse préalable, qu'il allait déposer une 
                  requête introductive visant à annuler la procédure qui 
                  arrivait à son terme. Opposés à ce projet, ils espèrent 
                  apparemment qu'en y apportant tout le retard possible, ils ont 
                  une chance de le faire capoter.
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                      | Pour Dominique Moyen, président de la commission 
                        du débat public, cette crise aura au moins fait en sorte 
                        que « la décision du gouvernement soit très sérieusement 
                        motivée » PHOTOS CLAUDE PETIT
 
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                      | Yves Mansillon : « Le respect du public qui a 
                        participé au débat » 
 
 |  Pour eux, en effet, l'annonce 
                  de la décision du Comité interministériel d'aménagement et de 
                  développement du territoire (CIADT), qui a provoqué la 
                  démission de la commission particulière du débat public 
                  (CPDP), a été de nature à troubler ce débat et justifie son 
                  annulation.
 Ce n'est pas l'avis du gouvernement qui avait dépêché à 
                  la réunion Patrice Parisé, directeur des routes au ministère 
                  de l'Equipement. Celui-ci a voulu préciser le sens des « 
                  décisions » du CIADT. Selon lui, le gouvernement n'avait pas à 
                  cacher son intention de réaliser le contournement, puisque 
                  c'est en raison de celle-ci qu'il avait engagé le débat public 
                  : « Pourquoi engager un débat sur un projet qu'il n'aurait pas 
                  eu l'intention de réaliser ? », a-t-il interrogé en substance.
 
 
 Améliorer la communication. 
                  Tout en 
                  reconnaissant qu'« à partir du moment où cela a été mal 
                  interprété, on peut dire que la communication pourrait être 
                  améliorée », Patrice Parisé a précisé qu'une décision du CIADT 
                  ne signifiait pas qu'on engageait des travaux, mais seulement 
                  un long processus qui peut y conduire.
 Le préfet Yves 
                  Mansillon, qui préside la Commission nationale du débat 
                  public, était flanqué de ses deux vice-présidents, Georges 
                  Mercadal et Philippe Marzolf, pour donner plus de solennité à 
                  ce qu'il entend bien être, pour sa part, la réunion de 
                  clôture, bien que « d'une autre nature que les réunions 
                  précédentes ».
 Les élus, les forces 
                  socioprofessionnelles s'étaient tout de même déplacés, mais à 
                  des échelons plus subalternes, si on excepte Pierre Ducout, 
                  député (PS) de la Gironde, qui venait apporter son soutien au 
                  projet et au travail de la commission : « Globalement, il me 
                  semble que le débat a été correctement mené. » Il a demandé 
                  d'autre part que le gouvernement indemnise mieux les riverains 
                  lésés par de telles infrastructures, ce qui n'est évidemment 
                  pas du ressort de la commission, mais dont elle peut aussi 
                  rendre compte.
 
 
 Mission 
                  confiée par la loi. Yves Mansillon s'est contenté de rappeler pour sa part 
                  la position adoptée par la Commission nationale réunie le 7 
                  janvier dernier (« Sud Ouest » du 9 janvier), selon laquelle 
                  le gouvernement devrait veiller à ne pas semer le trouble par 
                  des déclarations pouvant paraître intempestives.
 Il a insisté 
                  cependant sur le « respect du public qui avait participé au 
                  débat » et sur la nécessité de « porter sa parole jusqu'au 
                  bout, parce que nous croyons que c'est conforme à la mission 
                  qui nous a été confiée par la loi. »
 Dominique Moyen, président de 
                  la CPDP, qui s'est affirmé « solidaire » des membres 
                  démissionnaires, est resté pour sa part à la tâche. Il 
                  remettra donc son compte rendu à la CNDP, dans les délais 
                  prévus, pour que celle-ci donne son rapport le 15 mars au 
                  ministre de l'Equipement et que le ministre fasse connaître sa 
                  décision autour du 15 mai.
 La CNDP espère que cet épisode 
                  malheureux servira au moins à une chose : « Que la décision du 
                  gouvernement soit très sérieusement motivée » à partir des 
                  arguments qui auront pu émerger du débat. Dominique Moyen, qui 
                  a donné un premier aperçu du débat tel qu'il s'est déroulé, en 
                  a retiré une impression très marquante : les « acteurs » du 
                  débat ont posé une quatrième question qui n'avait pas été 
                  imaginée par le gouvernement. Elle pourrait se résumer ainsi : 
                  « Comment, nous, Aquitains, allons-nous gérer les problèmes de 
                  transport d'ici à 2020, dans toute leur complexité ? »
 
 
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