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                | HABITAT. -- La consommation d'énergie devra très vite être réduite 
                  de façon drastique dans le neuf comme dans l'ancien. Panorama 
                  des solutions 
 La maison verte, c'est 
                  possible
 
 
                    
                    
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                      | La facture énergétique de la maison de Jean-Paul 
                        Blugeon n'excède par 400 euros par an pour 140 métres 
                        carrés. (Photo Philippe Taris)
 
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                    Le problème est simple : il va falloir 
                  diviser par cinq la consommation d'énergie dans les logements 
                  neufs d'ici à 2012. C'est la solution qui apparaît plus 
                  compliquée. Du moins vu de France, car chez nos voisins 
                  d'Europe du Nord, en Autriche, en Scandinavie, en Allemagne et 
                  en Grande-Bretagne, qu'il s'agisse d'habitat particulier ou 
                  collectif, on ne construit plus qu'en référence aux normes de 
                  haute qualité environnementale des maisons qu'on appelle 
                  écologiques, vertes ou passives. Peu importe l'appellation, 
                  c'est le résultat qui compte. En moyenne, les solutions 
                  techniques adoptées représentent un surcoût à l'investissement 
                  somme toute assez faible quand on sait profiter des aides et 
                  de matériaux naturels de l'ordre de 5 % en moyenne pour des 
                  économies réellement spectaculaires.Logement et environnement : participez à notre 
                    forum en ligne  Le photographe écologiste Yann 
                  Arthus-Bertrand, en collaboration avec un architecte 
                  spécialisé, vient même de concevoir une maison écologique 
                  idéale, dont la consommation énergétique est inférieure à 48 
                  kW/mètre carré/an (pour eau chaude, sanitaire et chauffage). 
                  Elle sera commercialisée en grande série au printemps prochain 
                  par le groupe Geoxia à 1 300 euros hors taxes le mètre carré. 
                  Le concept n'est ni plus ni moins que la synthèse intelligente 
                  des meilleures solutions mises en oeuvre en Europe. Petite 
                  revue de détail.
 Isolation.
 Pour le 
                  plancher comme pour le plafond et les murs, l'isolation est 
                  continue, c'est-à-dire sans rupture, à la reprise entre toit 
                  et murs par exemple. En toiture, une membrane renforce 
                  l'étanchéité qui diminue ainsi la perméabilité à l'air entre 
                  l'intérieur et l'extérieur. Sous les rampants, l'isolation est 
                  doublée en réalisant deux couches croisées d'isolant de 200 mm 
                  chacune. Les fenêtres sont en triple vitrage, permettant un 
                  gain de performance de 25 % par rapport au double vitrage. Sur 
                  les murs, l'isolation par une couche de 200 mm renforcée d'une 
                  couche croisée de 80 mm permet de doubler la résistance 
                  thermique. Au plancher, un isolant de 65 mm vient se 
                  superposer au hourdis isolant de 200 mm.
 Economies 
                  d'énergie.
 Les surfaces vitrées sont implantées en 
                  tenant compte de l'orientation : 5,2 % sur le pignon nord, 8,8 
                  % à l'est, 14 % à l'ouest et 72 % au sud. L'éclairage naturel 
                  est privilégié; pour le reste, il est fait appel aux ampoules 
                  basse consommation. De plus, un spot solaire en toiture capte 
                  la lumière naturelle qui est redirigée vers l'intérieur de 
                  l'habitat. Le tout entraîne 75 % d'économie d'énergie pour 
                  l'éclairage.
 Eau chaude.
 Les capteurs solaires, à fleur de tuiles, 
                  sont intégrés de façon esthétique à la toiture. Un chauffe-eau 
                  électrosolaire assure 62 % des besoins. Le débord du toit est 
                  calculé pour laisser pénétrer les rayons solaires l'hiver et 
                  pour les limiter l'été. Le chauffage est assuré par géothermie 
                  passive au moyen d'un puits canadien (ou provençal) qui 
                  consiste à capter la chaleur du sol (14ø à 2,5 m de 
                  profondeur) en y enfouissant les tuyaux véhiculant l'air de 
                  l'extérieur. Un système plus sophistiqué d'échangeur air-air 
                  (ventilation double flux) assure une ventilation de la maison. 
                  Le chauffage d'appoint est fourni par un poêle à bois accolé à 
                  un mur d'inertie thermique en briques qui restitue la chaleur 
                  par rayonnement.
 Autres solutions.
 Il s'agit 
                  d'équipements qui peuvent être mis en oeuvre mais demandent un 
                  peu plus de moyens financiers. C'est le cas du toit 
                  végétalisé, qui rafraîchit la maison tout en constituant un 
                  bon isolant thermique et phonique, et de la récupération des 
                  eaux dites « grises » (douche, baignoire), qui peuvent 
                  utilement alimenter les toilettes. En matière de chauffage, le 
                  plancher chauffant à eau à basse température s'impose de plus 
                  en plus dans les constructions neuves. Ce procédé permet 
                  d'utiliser toutes les énergies disponibles et notamment 
                  solaire. Le principe de diffusion par rayonnement assure à la 
                  fois confort et économie, avec un gain de deux degrés par 
                  rapport à un autre mode de chauffage. Un principe identique 
                  peut être mis en oeuvre pour les murs, ce qui, dans les 
                  maisons anciennes, évite d'avoir à casser un carrelage.
 Autre formule, valable surtout pour l'ancien : la 
                  chaudière à condensation, très répandue chez nos voisins. La 
                  chaleur surdimensionnée permet d'abaisser la température des 
                  fumées et de récupérer ainsi la chaleur de la condensation de 
                  vapeur d'eau du gaz de combustion. Pour l'ancien toujours, une 
                  des solutions les plus efficaces et assez facile à mettre en 
                  oeuvre consiste à doubler, voire à tripler, la façade, avec, 
                  en sandwich, des isolants enserrés entre l'ancien mur et le 
                  bardage extérieur.
 Plus d'informations
 
 
                    sur le site de l'Agence pour la maîtrise de 
                    l'énergie : www.ademe.fr  
                    et 
                    www.la-bonne-maison.com  
 
 
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                      | :: En savoir plus |  |  
                      | Un investissement 
                        massif Dans son discours de 
                        restitution des conclusions du Grenelle, le 25 octobre 
                        dernier, Nicolas Sarkozy avait retenu des propositions 
                        de deux ordres concernant le logement : énergie et 
                        santé. Il annonçait, sans le chiffrer, un investissement 
                        massif dans le bâtiment. Deux dates : d'ici à 2012, tous 
                        les bâtiments neufs devront répondre aux normes dites de 
                        basse consommation, tandis qu'à l'échéance 2020 tous les 
                        bâtiments neufs devront être à énergie positive (plus 
                        d'énergie produite que d'énergie consommée). « Pourquoi 
                        attendre 2020 ? s'était interrogé le président. Parce 
                        que nous n'avons pas à ce jour les entreprises et la 
                        main-d'oeuvre nécessaires. »
 
 
 L'ancien prioritaire. Mais le véritable enjeu 
                        est moins dans le neuf que dans l'ancien (un parc de 
                        plus de 30 millions de logements et bâtiments) où, 
                        souvent, le budget des familles s'évapore par les 
                        fenêtres et par le toit . Un objectif est fixé : doubler 
                        le nombre de bâtiments anciens rénovés chaque année. Un 
                        chiffre : porter à 400 000 par an le nombre des 
                        logements anciens rénovés, à commencer par les 800 000 
                        logements HLM les plus dégradés.
 Parallèlement, en matière d'équipements ménagers, 
                        téléviseurs, hi-fi, dès qu'une solution de remplacement 
                        existe à un prix raisonnable, les appareils les plus 
                        consommateurs d'énergie seront interdits. Concernées, à 
                        partir de 2010 : les ampoules à incandescence et les 
                        fenêtres à simple vitrage.
 
 
 Pathologies lourdes. En matière de santé, une 
                        priorité est accordée aux plus fragiles. Concrètement, 
                        cela signifie que toutes les familles dont les enfants 
                        souffrent de pathologies environnementales lourdes 
                        bénéficieront de la visite d'un expert pour analyser la 
                        pollution dans leur habitation. Un engagement : avant 
                        cinq ans, tous les logements dégradés à proximité d'un 
                        aéroport seront insonorisés.
 
 
 Ecoquartiers. Mais le Grenelle n'a pas uniquement 
                        considéré le logement et le bâti en tant que tels. Il 
                        s'est aussi préoccupé d'urbanisme et de gouvernance 
                        territoriale. Le groupe de travail dédié est parti du 
                        constat selon lequel la consommation d'espace (60 000 
                        hectares supplémentaires par an), aujourd'hui en France, 
                        est excessive et mal maîtrisée, les centres de décision 
                        étant trop morcelés et l'Etat incapable d'imposer des 
                        schémas d'ensemble de gestion. Il est donc fait appel en 
                        la matière à plus de cohérence, passant, le cas échéant, 
                        par une réforme des dispositions législatives, 
                        réglementaires ou financières.
 L'objectif est, 
                        notamment, de limiter au maximum l'étalement urbain et 
                        de favoriser une conception complètement renouvelée des 
                        quartiers dans leur fonctionnalité (logement, 
                        transports, commerces, loisirs, lieux de travail) pour 
                        les rendre plus agréables et plus économes en énergie. 
                        En ce sens, il est préconisé un plan volontariste 
                        d'écoquartiers impulsé par les collectivités 
                        territoriales. Avec cet objectif : au moins un 
                        écoquartier avant 2012 dans toutes les communes qui ont 
                        des programmes de développement significatif de 
                        l'habitat.
 
 
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